Le droit des femmes à vivre leur sexualité sans procréer

Le droit des femmes à vivre leur sexualité sans procréer, à être enceinte ou pas, à poursuivre ou non une grossesse, à avoir ou non un enfant est la condition première de leur égalité avec les hommes.

En France, l’avortement est légal depuis la loi Veil de 1975.

Toute femme, majeure ou mineure, peut demander à un médecin l’interruption de sa grossesse. Elle seule peut en faire la demande.

L’amendement gouvernemental au de projet de loi sur l’égalité entre les hommes et les femmes discuté ce 20 janvier  par les députés, entend protéger l’exercice du droit à l’avortement, préconisant d’étendre le délit d’entrave à ceux qui « empêchent ou tentent d’empêcher de s’informer sur l’IVG ou les actes préalables prévus par le Code de la santé publique ». Dans le champ du délit, seront inclus « les pressions morales et psychologiques, les menaces ou actes d’intimidation » à l’encontre des femmes venues s’informer sur la maîtrise de la fécondité, que ce soit dans un établissement hospitalier ou au Planning familial.

Les députés vont également examiner, en début de semaine, l’article prévoyant la suppression de la référence à la « situation de détresse », qui conditionnait jusqu’alors le droit à l’avortement. Une sage décision en ces temps où, quarante ans après l’obtention du droit à l’intervention volontaire de grossesse, des forces conservatrices tentent d’utiliser chaque défaillance législative pour gagner du terrain dans la bataille idéologique, comme en témoigne la manifestation contre l’IVG  le 18 janvier dernier.

A l’occasion de la journée mondiale d’action pour l’accès à l’avortement sûr et légal du 28 septembre 2012, le Planning Familial dénonçait une « liste de dysfonctionnements trop longue pour notre pays qui vient de se doter d’un ministère des Droits des femmes et qui se veut progressiste! ».

Nous attendons toujours la mise en œuvre de la promesse de campagne de François Hollande sur le remboursement intégral de l’IVG pour toutes les femmes.

En dix ans, entre 150 et 170 centres IVG ont fermé leurs portes. Les délais de prises en charge et les listes d’attentes parfois interminables, alors que la notion de date butoir prend ici tout son sens, constituent l’un des problèmes centraux de l’accès à l’IVG en France,

L’appel à la vigilance est  lancé par les associations féministes et les partis de gauche. Pour la communiste Laurence Cohen, la menace qui pèse sur l’Espagne « s’additionne à des régressions effectives en Pologne et dans d’autres pays européens ». Gynécologue à la retraite, toujours à la pointe du combat, Joëlle Kauffmann lance, à l’AFP, une alerte : « Aucun pays n’est à l’abri d’un tel mauvais coup, rien n’est jamais acquis, surtout dans le domaine des droits des femmes. »

Le 1er février, une manifestation sera organisée à Paris pour la défense de l’IVG, faisant écho à celle prévue le même jour à Madrid.

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