Le 31 juillet 1914, le nationaliste Raoul Villain assassinait à Paris le pacifiste député du Tarn Jean Jaurès, attablé avec ses collègues journalistes deL’Humanité au café du Croissant. Jaurès s’opposait vigoureusement à la guerre contre l’Allemagne en appelant à la grève générale en cas de déclenchement, ainsi que cela avait été décidé avec le parti social-démocrate allemand. Le lendemain de l’assassinat, toutes les églises de France sonnaient le tocsin de la mobilisation générale. La jeunesse du pays, fleur au fusil, partait se sacrifier dans les tranchées. La SFIO sans Jaurès et le parti social-démocrate allemand, trahissant leurs peuples, abandonnaient leur engagement de s’opposer ensemble à la guerre.
Jean Jaurès, fondateur de la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière, unifiant le mouvement socialiste) était un combattant. Il avait soutenu la grève des mineurs de Carmaux en 1892, celle des verriers d’Albi en 1895, et la création d’une coopérative par les vignerons de Maraussan. Il fut l’un des rédacteurs principaux de la loi sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905, il défendit le capitaine Dreyfus et les droits du million de travailleurs immigrés que comptait alors la France.
Philosophe, il fondait la pensée socialiste sur une revendication de justice, de protection sociale et de vérité. Fondateur en 1904 du quotidien L’Humanité, il voulait que les citoyens se saisissent du débat politique. Sa dépouille fut transférée au Panthéon en 1924.
Jean Jaurès, ta mort fut un tournant dans l’Histoire de l’Europe !
Cent ans après, qui est ton héritier ?
Nicolas Sarkozy ? Lui qui, lors de sa campagne présidentielle en 2007 à Toulouse, terre jaurésienne, cita 27 fois le nom de l’ancien leader socialiste et ajouta : « Je suis l’héritier de Jaurès », avant de l’oublier totalement dans l’exercice de sa fonction présidentielle ? Lui, qui fut l’homme du « travailler plus pour gagner plus » ? Ce n’est pas lui, non !
François Hollande ? Lui qui, candidat à la présidence, s’était déclaré un « véritable adversaire : la finance », mais c’était avant qu’il ne fasse voter le budget rectificatif de la Sécurité sociale 2015 et le milliard d’euros de baisse d’impôts sur le chiffre d’affaire des grandes entreprises ! Il s’est fait huer le 23 avril 2014 par une habitante de Carmaux : « Monsieur le Président, vous ne tenez pas vos promesses. Jean Jaurès ne parlait pas comme vous ! ». Ce n’est pas lui, non !
Jean-Luc Mélenchon ? Lui qui s’écrie « Jaurès, reviens ! » mais a perdu les deux tiers de son électorat présidentiel lors des élections municipales et européennes en 2014 et s’est avéré impuissant à contrer la montée du Front national qu’il s’était pourtant fixé comme premier objectif ? Avec son allié Pierre Laurent, empêtré dans des alliances controversées avec le PS et les Verts qui gouvernent la France au service des puissants, ils ont déçu la grande espérance que le Front de gauche avait fait naître jusqu’à l’élection présidentielle de 2012. Aucun d’entre eux n’est l’héritier de Jaurès !
Jaurès, qui sont tes héritiers ? Où sont-ils ?
Jaurès, tu es dans chaque homme et chaque femme qui descend dans la rue pour sauver son emploi, pour sauver les moyens de l’Education nationale ou de nos hôpitaux, tu es dans chaque homme et chaque femme qui se bat pour défendre nos acquis sociaux en danger et sans cesse remis en cause. Oui, ceux-là sont les véritables héritiers de Jaurès !
Ne cherchons pas Jean Jaurès dans les dirigeants politiques d’aujourd’hui. Nous ne le trouverons pas.
Il vit en chaque citoyen qui se bat au quotidien pour la défense du travail, du logement, de l’éducation, de la santé. Là, vous verrez Jean Jaurès.
Le comité des citoyens montreuillois répondra toujours présent pour défendre l’esprit du socialisme à la Jaurès.