Cette année, les migrants ont été plus nombreux que jamais. Ils ont été plus de 100 000 en juillet, plus de 250 000 cet été, et seront sûrement plus de 800 000 d’ici la fin 2015.
Fuyant des zones de guerre, transitant par la Lybie qui, avant d’être déstabilisée en 2011, accordait un refuge à bon nombre de déplacés, ils quittent principalement la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan, le Soudan, le Nigeria ou l’Erythrée, au péril de leur vie, pour un avenir incertain ou pour connaître une fin tragique. Officiellement, plus de 2 000 personnes avaient déjà trouvé la mort entre le 1er janvier et le 4 août 2015, noyées en mer Méditerranée ou asphyxiées dans des camions.
Ces mouvements massifs de population sont la conséquence de guerres dont certaines ont été décidées ou armées par l’Occident et des violences perpétrées par les djihadistes de Daesh et de Boko Haram, contre lesquels une coalition de toutes les grandes puissances n’a toujours pas été formée.
En Europe, l’afflux de migrants crée des tensions et suscite des relents racistes.
L’aide débloquée par l’Union européenne est insuffisante pour répondre aux manques d’hébergements, de personnel, d’argent. Cette question humanitaire doit devenir une priorité à l’échelle européenne avec la création d’un Commissariat Européen aux Réfugiés.
Il est temps d’agir de façon responsable en donnant de réels moyens pour l’accueil de ces populations en grande détresse. Il est temps également d’arrêter de vendre des armes aux pays qui financent le djihadisme. Il est temps de contribuer réellement au développement des pays dont les migrants sont originaires en proposant des financements au service du développement local et de l’indépendance économique sans ingérence ni pillage.
Renforcer les frontières, comme le voudrait la Hongrie, est illusoire. La question n’est pas de fermer ou non les frontières aux réfugiés, mais d’agir pour que chacun puisse maintenir une vie décente et digne.
Le CCM et les élus MVJC s’engagent à soutenir toute action qui va dans ce sens et condamnent toute décision ou propos qui nierait la nature de ces migrations. Il est de notre devoir de voir la réalité en face et préparer notre société à un mouvement des populations du fait des actions de l’homme.
« C’est qu’au fond, il n’y a qu’une seule race : l’humanité. » — Jean Jaurès