La loi du 11 février 2005 affirme que toute personne en situation de handicap doit pouvoir accéder aux mêmes services que tout citoyen.
A l’école, tout enfant peut suivre une scolarité dans une école publique. C’est un droit.
En France, il y a environ 10 000 enfants sourds en âge d’être scolarisés, dont 25 % s’expriment en Langue des Signes Française (LSF).
Mais les établissements qui proposent des cours en Langue des Signes sont encore trop rares. Ils sont pourtant le moyen d’accès à l’instruction prévu par la loi pour les enfants sourds. Leurs parents sont contraints de financer le dispositif.
Où est le respect du droit à l’égalité des chances ?
Où est la liberté d’accès à l’éducation ?
Comment peut-on demander aux parents de financer l’accès à l’éducation de leurs enfants dans le système public en les renvoyant vers des mécènes ou d’autres financements, sans préciser lesquels ?
Comment accepter qu’on leur impose de se débrouiller seuls avec leurs enfants ?
On est en totale contradiction avec la loi de 2008 qui fait entrer la Langue des Signes comme langue d’apprentissage au sein de l’école publique et la reconnaît comme langue française à part entière.
Une solution proposée est la présence partielle dans la classe d’une Auxiliaire de Vie Scolaire, sans que l’Education nationale se préoccupe de savoir si celle-ci sait signer ou s’adapter à un(e) élève sourd(e).
Où en est la promesse de la professionnalisation des Auxiliaires de Vie Scolaire, et donc de leur formation, qui permettrait un accompagnement adéquat à défaut d’une pédagogie adaptée ?
Les parents sont renvoyés au bon vouloir des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH).
Les frères et sœurs des enfants sourds, quant à eux doivent attendre d’avoir 14 ans pour pouvoir apprendre la LSF. En effet, l’Education nationale ne propose l’enseignement de la LSF pour les entendants qu’à partir de la classe de 4ème, comme les langues régionales telles que le breton ou le catalan. Il est impossible de choisir la Langue des Signes Française en première langue dès la 6ème.
Dans l’éducation et le parcours scolaire des jeunes sourds, la liberté de choix entre une communication bilingue, langue des signes et langue française, et une communication en langue française est de droit.
Un décret en Conseil d’Etat fixe, d’une part, les conditions d’exercice de ce choix pour les jeunes sourds et leurs familles et d’autre part, les dispositions à prendre par les établissements et services où est assurée l’éducation des jeunes sourds pour garantir l’application de ce choix.
La LSF est désormais reconnue comme une langue à part entière. En théorie, les parents ont le choix d’une éducation et d’une scolarisation en LSF. En pratique tout élève concerné devrait donc pouvoir recevoir soit un enseignement en LSF (pour les sourds et malentendants) soit un enseignement de la LSF.
Mais, pour des économies de bouts de chandelle, une partie de la population est mise de côté. Comment peut-on sacrifier l’avenir des enfants sourds au nom du pacte de responsabilité qui casse tous les dispositifs sociaux et dont les enfants sourds et leur famille sont les victimes ?
Quelle insertion professionnelle préparons-nous aujourd’hui pour nos enfants sourds qui seront demain des adultes sourds ?
Naître sourd en France sonne comme une condamnation à vie, celle de l’exclusion et de la discrimination.
Nous refusons la privatisation de l’école de fait où les parents doivent financer les manques de l’Education nationale.
L’Ecole publique doit respecter la loi et permettre à chaque enfant de suivre une scolarité avec toutes les chances de réussite.
Nous interpellons la ministre de l’Education nationale, Mme Najat Vallaud-Belkacem pour un réel plan d’accueil des enfants sourds dès la rentrée 2015 et un dispositif de réussite pour chaque enfant quel que soit son handicap ou son lieu d’habitation.
Pour l’avenir de nos enfants, les mêmes chances pour tous !
Les élus du groupe Ma ville j’y crois et le Comité des citoyens montreuillois.