Solidarité avec les peuples d’Algérie et de Tunisie
Ce début de l’année 2011 est marqué par le mouvement des révoltes populaires qui secouent le Maghreb. Des révoltes de la faim, disent certains, mais aussi pour la justice sociale et la fin des dictatures et autres régimes maffieux, qui gouvernent ces pays par la force et la répression.
En Algérie, où des émeutes contre la flambée des prix des produits de base ont fait, entre le 6 et le 9 janvier, 5 morts et près de 800 blessés, un homme qui s’était immolé le 12 janvier par le feu était dans un état critique. Il faisait partie d’un groupe d’une vingtaine de jeunes rassemblés devant la mairie de Boukhadra, dans la région de Tebessa, pour protester contre le refus du maire de les recevoir. Ils demandaient des emplois et des logements. Depuis, 7 jeunes ont accompli ce geste desespéré.
L’Algérie est riche de milliards de dollars grâce au pétrole et au gaz. Ces sommes énormes sont accaparées par des dirigeants au pouvoir depuis des décennies pendant que le peuple est plongé dans la misère
Comme l’écrivait Jaurès, « le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l’orage ». Et cette analyse se vérifie avec les divers conflits dans le monde, la montée de l’intolérance et des intégrismes, l’accroissement des répliques terroristes, les conséquences dramatiques pour les peuples des crises du système qui se succèdent
En Tunisie, les jeunes, massivement contraints au chômage, ont fait éclater leur colère et leur révolte. En dépit des compliments adressés par Nicolas Sarkozy à son collègue tunisien, lors de leur dernière rencontre à Tunis en 2008, les droits de l’homme y étaient bafoués chaque jour.
Le 14 janvier, la « révolution de Jasmin » l’emporte. Après 23 années d’oppression sanglante, de torture des opposants et de vol des richesses populaires, Ben Ali et sa famille, complice elle-aussi, ont quitté la Tunisie. Un gouvernement d’union nationale est formé. Sans le soutien de Nicolas Sarkozy et du gouvernement français, la dictature tunisienne s’effondre.
L’opposant historique tunisien Moncef Marzouki a dénoncé lundi « une mascarade », ce gouvernement étant formé de membres du parti de la dictature (RCD), et de trois membres des partis de l’opposition déjà agréés par Ben Ali. Le RCD « conserve toutes les places importantes, dont le ministère de l’Intérieur, qui est supposé organiser les futures élections ».
Libéré, Hamma Hammami, chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, interdit), parle de mesurettes et demande une Assemblée Constituante et une nouvelle constitution.
Dans la fidélité à la tradition montreuilloise de solidarité avec les peuples luttant pour la Liberté, la Fraternité, l’Egalité, le comité des citoyens est solidaire des peuples tunisien et algérien.
Il demande au gouvernement français et au Président de la République, Nicolas Sarkozy, de respecter le droit du peuple tunisien de construire librement l’avenir démocratique de leur pays.